Vendredi soir des copains viennent voir le spectacle, je suis contente que le cirque passe enfin vers chez moi ! Ce ne sera pas de tout repos pour moi : entre l'apéro avec les copains, les visites guidées du camion et Marius je n'arrive pas à me poser trois minutes d'affilée ! Le spectacle commence, je couche Marius et ai tout à coup bien envie d'aller jeter un coup d'oeil sous le chapiteau. Je suis contente de le revoir et j'arriverai à rester presque jusqu'à la fin... jusqu'à ce qu'un énorme orage éclate, en fait ! Tout à coup, en plein milieu d'un numéro, on entend un bruit énorme. Je pense au départ que c'est de la grêle, mais non, c'est "juste" le vent et une pluie diluvienne. Je continue à regarder le spectacle une minute en écoutant le babyphone mais Marius n'a pas l'air perturbé dans son sommeil ! Je vois Hélène qui stresse bien comme il faut sur sa plateforme (juste après elle est au trapèze ballant avec Didier et c'est un peu, avec le fil je pense, LE numéro où une panne d'électricité serait fort malvenue)... Je me décide à partir à grand regret (ça fait longtemps que je n'ai pas vu le trapèze), il n'y a toujours pas de bruit dans le babyphone mais la pluie redouble et je m'inquiète un peu pour les enfants. Je sors donc du chapiteau, et là c'est la grosse tempête, les bourrasques de vent sont très fortes et la pluie si drue que, du chapiteau à la caravane d'Hélène et Didier, je suis déjà trempée comme une soupe. A l'intérieur, en revanche, tout est très calme : Léon regarde un film et n'a absolument pas l'air perturbé par la météo, quant à Marius il dort à poings fermés ! En revanche je reçois des gouttes d'eau sur le crâne alors que je m'apprête à ressortir : la caravane fuit bien comme il faut ! J'installe deux bassines comme je peux avec l'aide de Léon pour limiter les dégâts, et me voici repartie en courant jusqu'à mon camion, pour prendre un imperméable et aller voir dans la caravane de Carole et Gino comment ça se passe pour Hubert, Firmin et Gabrielle. Mes craintes sont vite effacées : en fait ça n'a pas l'air de les perturber plus que ça ! Hubert regardait dehors mais sans doute plus par curiosité, et Firmin et Gabrielle regardent un film tranquillement. Firmin a quand même quelques angoisses à cause des éclairs : il a peur qu'un éclair tombe sur le chapiteau et fasse un trou ou le brûle. Je lui explique que si la foudre tombait sur le chapiteau, de toute façon ce serait sur le métal et ça irait dans le sol, et qu'il n'y a donc aucun risque que ça troue la toile. L'explication physique de la chose est un peu difficile à lui faire comprendre, je sens bien que je ne l'ai qu'à moitié convaincu !
Rassurée sur l'état d'esprit des enfants je repars en courant à mon camion pour changer de pantalon : il doit bien y avoir deux litres d'eau dans chaque jambe ! Heureusement à la fin du spectacle la tempête a cessé : on patauge un peu, mais au moins on peut rester à papoter un peu dehors !
Le week-end, ensuite, se passe assez tranquillement : samedi matin démontage, et à peine est-il terminé que Didier et Hélène organisent un bus pour aller à la Vallée des Singes, un parc animalier qui regroupe environ 350 singes, dont des Bonobos (je crois que ce sont les seuls en France)... malgré un ciel très menaçant ! C'est beau l'optimisme !
Nous préférons rester au campement, et effectivement dans l'après-midi nous aurons droit à un bon gros orage. Voici une photo prise par Jean quand le nuage bien dense est juste au-dessus de mon camion :

Avec Bruno nous sommes bien au sec, à l'intérieur, quand ça craque enfin. J'adore le bruit de la pluie sur le toit du camion...
Carole, Jean et Yann, en revanche, sont alors sous le auvent de Jean et ne passent pas loin de s'envoler avec !


Nous arriverons quand même à aller faire un tout petit tour en bord de Vienne en fin d'après-midi, quand la météo sera un peu plus clémente.


Ensuite direction Chauvigny avec Bruno, Bastian, Jean et Julie : nous les avons invités à dîner chez nous, dans notre "vraie" maison, et nous y passerons une bien chouette soirée, entre lasagnes (faites par moi), bon vin (apporté par Bastian), glace à la meringue (fabriquée par Jean) et "Cranium", un jeu de société que Julie a apporté.
Dimanche matin en nous réveillant , à 9 heures, nous entendons un drôle de bruit. En regardant par la fenêtre, je comprends que c'est Bernard, qui, désoeuvré (le départ pour Saintes n'est prévu qu'à midi), est en train de nettoyer le camion de Yann !


Je commence par penser que c'est un peu rude comme réveil et qu'il exagère, mais je finis par réaliser que Yann dormait chez un copain et qu'il n'est donc pas dans son camion, ouf ! Le départ a donc été fixé à midi et il sera, comme nous le craignions, assez mouvementé ! En effet le sol est gorgé d'eau : il va être bien difficile de sortir les camions du terrain sans aide extérieure... J'en veux pour preuve les traces de démarrage déjà présentes sur le sol :



Et encore, ça, ce ne sont pas les roues des poids-lourds !
Mais nous sommes équipés, notamment ce camion qui a déjà les chaînes pour se faire tracter.



Le premier camion qui tente de sortir du terrain est celui d'Hélène et Didier : ce sera un échec !
Il s'embourbe rapidement... il faudra le sortir au tracteur !

A ce moment-là il se met à pleuvoir, je sens que ce départ sera fort long et laborieux ! En baissant les yeux vers mes chaussures je dois bien admettre que je ne tiendrai pas une heure sous la pluie et sur le terrain détrempé avec mes petites baskets. Changement radical, qui devrait améliorer sensiblement les choses !

Il faut sortir les convois qui le peuvent en attendant le tracteur. Non non, sur la photo suivante tout le monde ne s'amuse pas à courir après la caravane de Bastian, nous sommes juste sur la fin de la poussée !

Le camion qui tracte la caravane de Maurice s'en sort bien aussi : il démarre en trombe et file aussi vite qu'il le peut pour faire le tour du terrain, sortir de l'herbe et aller se garer sur le chemin viabilisé. Pas question de s'arrêter en route, il ne repartirait peut-être plus !
Bernard tente de faire pareil avec son camion et sa caravane mais... loupé ! Un client de plus pour le tracteur !


Quant au camion de Carole... Même motif, même punition !

Notre sauveur arrive enfin :


Ah bin ça c'est un sacré bestiau ! Les roues !
Il se met au travail et sort un à un les gros convois. Là, pas grand-chose à faire pour nous, à part patienter...

Bruno et moi prenons des photos :


Certains regardent avec angoisse les manoeuvres :

Non, je plaisante, c'est plutôt la pluie qui leur donne ces têtes blasées, parce qu'en dehors de ça on rigole bien !

Remarquez au passage la classe des deux cousins qui attendent, très décontractés !

Mamie, quant à elle, a sorti son beau parapluie pour attendre (à peu près!) à l'abri.

Mon camion est sorti, suivi par le reste du convoi d'Hélène et Didier.


C'est ensuite au tour du camion de Carole, puis de leur caravane.


Le camion du chapiteau... et enfin le convoi de Mamie Monique !

Il restera sur le sol quelques traces de notre passage...


Et les enfants, me direz-vous ?!... Eh oui, je vous rappelle que nous sommes dehors depuis quasiment une heure... Eh bien ils sont très sagement assis dans les cabines des camions, et s'occupent comme ils le peuvent ! Hubert, Firmin et Gabrielle sont plutôt portés sur les jeux vidéos :

Quant à Léon, il a mis des lunettes de soleil au doudou de Marius et me fait un petit spectacle de marionnettes lorsque je passe à côté d'eux... ce qui a l'air de bien faire rire Marius !


Je peux vous dire que ça doit former à la patience, de grandir dans un cirque...
Et voilà, avec à peine un peu plus d'une demi-heure de retard sur le planning, nous partons enfin de Lussac-les-Châteaux, abandonnant Bruno par la même occasion, puisqu'il faut bien qu'il aille travailler demain !

Aujourd'hui je voyage avec Bastian.

Nous passons non loin de Civaux, la "fabrique de nuages" d'à côté de chez moi :


Le moins qu'on puisse dire, dans ce camion, c'est qu'on entend bien le moteur ! On aurait presque l'impression d'être sous le capot avec lui ! Sa CB fonctionne très mal et nous jouons au jeu des questions : bien souvent, on n'entend qu'une réponse dans la CB, il faut donc essayer de trouver la question qui a été posée avant. Ce côté "déconnecté" n'est pas forcément désagréable non plus : on discute, on regarde le paysage... je comprends peut-être un peu Carole, en fait ! Disons que les deux versions du voyage (avec ou sans CB) ont chacune leur charme !





Les paysages se succèdent et nous voici bientôt à Saintes, dernière place de cette tournée.
Comme à Lussac, nous sommes dans l'herbe, et ici aussi elle est un peu gorgée d'eau. Comme le terrain est en pente il faut mettre des cales à l'avant du camion, ça s'enfonce et dérape mais nous finissons par y arriver !


Ce soir l'ambiance est assez fébrile : attente des résultats des élections présidentielles... Nous avons du mal à nous occuper, tout le monde tourne à moitié en rond... En plus on entend pester dans tous les coins : ici on ne reçoit pas la télé ! Du coup c'est la ruée sur internet pour voir quand même apparaître le résultat : ça squatte dans les caravanes équipées ! Ambiance mitigée chez Bernard et Sylvie : c'est tendu, c'est concentré, c'est en même temps plutôt confiant et joyeux... Viiiite !


Les résultats arrivent enfin :

Un gros ouf de soulagement... nous nous retrouvons tous dehors pour arroser l'événement comme il se doit.

Nous discutons encore un peu dehors, puis je vais prendre un peu de soupe chez Mamie Monique. Je m'étais dit que je me coucherais tôt car je suis bien crevée, mais je me mets en devoir de mettre en ligne la première page de blog de Lussac-les-Châteaux (nous venons d'en partir, il serait temps!) et comme d'habitude ça prend beaucoup plus de temps que prévu (je suis une éternelle optimiste dans ce domaine!). Du coup je termine de la mettre en ligne à minuit et demie... Heureusement demain le montage n'est prévu qu'à 9 heures, une demi-heure de sommeil de gagnée, ouf !