Dans ma quête des sources bienfaisantes il y en a une qui fut divine. Une qui ne ressemblait pas aux autres.

C'est dans l'antre d'une autre source celle de Cornadore (appellée grotte de Cornadore à St Nectaire) que je l'ai rencontrée. Telle une ondine magnifique, suave et tendre. Sortie du fin fond des entrailles de la terre elle s'est assise là pour me regarder, comme un papillon nocturne sage et intrépide. Je prenais des photos pour garnir ma mémoire visuelle et en faire un souvenir numérique, moins hasardeux et plus réaliste, quand elle m'est apparue... Telle une image virtuelle, un hologramme somptueux, d'une beauté envoutante munie d'un pouvoir d'attraction infini, elle a captivé mon regard resté figé derrière l'objectif.

Tout son être, son corps, ses mains, son regard, sa position dans l'espace sur ce rocher poli par l'écoulement séculaire de l'eau me disaient implicitement: je t'aime... je t'aime .. je t'aime .. comme ces chants de sirènes.

Alors ..... je l'ai aimée jusqu'à la folie, au-delà de l'inconcevable, me perdant inconsciemment dans les méandres du bonheur, de l'amour et de la folie..

Le temps passa.

Mais un jour une vague scélérate, venue du sud, l'emporta. En m'arrachant par le fait une grande part de mes entrailles, de mon coeur, de ma mémoire, de ma vie..! Le destin voulut ainsi tarir sans pitié cette magnifique source féminine. Je n'ai rien pu faire d'autre que me lamenter et pleurer, pleurer, pleurer, pleurer.....

Je pleure encore aujourd'hui, espérant qu'un jour mes larmes formeront une vague à mes pieds. Elle fera, peut-être, réapparaitre sur sa crète, comme par enchantement, ma très chère ondine dans sa divine beauté...Et tout recommencera comme avant.