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Toute chose a deux faces


Un beau matin
un ciel bleu dégagé
presque calme

Ce beau matin
invite à une promenade
dans le jardin aux roses à deux pas d’ici.



Les roses ne fleurissent pas encore,
mais, à leur place, un cerisier
m’accueille avec ses magnifiques fleurs rouges.

J’avance doucement -
Je le sais - ici un artiste a représenté
une très belle femme en bronze.



Les bras ouverts,
les yeux fermés,
elle regarde vers le haut
à l’intérieur de son monde à elle
peut-être en attente d’une idée
en tout cas, ça en avait l’air.

Je m’assieds sur un banc
et tout doucement une idée me survient.

Tout - ce que nous regardons -
nous ne le voyons toujours
que d’une seule face.

Étrange
je ne l’ai jamais remarqué.

Tout – vraiment tout –
nous ne le voyons qu’unilatéralement.

Alors

si je veux regarder la jeune femme
à partir de l’autre côté,
je dois me lever.
Je me lève
et je vais de l’autre côté.




Elle est belle - la jeune femme -
Sa beauté m’enprisonne.
Mais non seulement moi seul,
d’autres aussi s’arrêtent
tout en pensant à elle.
“C’est toujours un plaisir de regarder”
dit un jeune homme à côté de moi.
“Elle me plait aussi”
ajoute sa compagne tout en souriant.

Bizarre
- je me rappelle un dicton -

souvent entendu - en passant:

“Toute chose a deux faces”

Et je me rends compte que
mes idées et mes sentiments
voyagent à l’intérieur de moi-même.

Je vais voir vers quel but
ma vie va me mener.

J’entends en moi une voix délicate:
“Si tu veux regarder quelque chose de toutes parts,
tu dois te déplacer soit avec ton corps
- comme tu viens de le faire maintenant -

- elle fait une petite pause -
je suis impatient
soit
“ Si cette jeune femme était vivante -
elle pourrait se tourner
et
tu pourrais voir son autre côté à partir de ta place.”

Je réponds:
“Il y a un désavantage:
Je ne vois toujours qu’une moitié.”

Impossible à changer.
Mais tu connais les deux côtés.
C’est quand même très joli.

Après une petite pause:

“C’est votre vie.”

Ma réaction: “Dommage”.
Elle dit en souriant:
“Mieux que de ne rien voir.”

Méditatif, je me dis:
Combien de fois nous regardons
une chose – une rencontre – une situation -
uniquement de notre point de vue.

Quel avantage pour moi?
De l’argent à gagner?
Au lieu de les regarder avec les yeux des autres!

Je soupire:
Si la vie était pourtant plus simple.




Je tourne mon regard vers le haut:

Le ciel est toujours bleu comme le printemps.
Les arbres sont en bourgeon.
La nature se pare de tous côtés.
Peu importe si je le remarque ou non.
Et il me semble qu’elle me sourit tout en me comprenant.

Ayant vécu une expérience agréable,
je rentre à la maison -
avec de la joie dans mon coeur.


La texte et les fotos de Albert Jäger