(37:34 ) Nous avions devant nous une crise sociale dont on n'imaginais pas l'ampleur pour la première fois dans l'histoire de l'humanité. Un déséquilibre terrible se produit entre ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien. Vingt-sept personnes possèdent autant que la moitié de l'humanité. Voilà la situation. (huées)

La France, dans ces conditions, a un message à porter. Elle le portera si elle montre l'exemple, si par ses choix de gouvernement, par les choix de son assemblée, elle ouvre un nouveau chemin et qu'elle montre qu'il est praticable, qu'il est juste et qu'il fonctionne. C'est ce que je vais exposer mais ce que nous n'avions pas prévu, ou plus exactement ceux qui le prévoyaient n'étaient guère écoutés : c'est que partout dans le monde au même moment se mettent à craquer les frontières, je dis bien partout dans le monde. Mais ce qui est frappant, c'est que pour la première fois, c'est sur le vieux continent qu'on mesure cette situation dans toute son ampleur, si bien qu'aux deux crises précédentes s'ajoute une troisième dont l'origine est géopolitique, c'est celle de l'abaissement, de l'affaissement de l'empire américain qui dès lors déséquilibre la totalité de l'ordre géopolitique du monde.

(39:02) Et nous sommes sous la menace d'une guerre aux frontières de la Russie et de l'Ukraine. Oh je crois qu'il y a dans tout ça beaucoup de gesticulations, beaucoup de surenchère. Mais alors, c'est l'occasion pour moi de vous dire quelle est notre ligne politique dans une circonstance qui se reproduira des dizaines de fois dans le monde dorénavant. Des dizaines de fois, je propos que la France ne soit plus le wagon de l'OTAN mais qu'elle soit autonome, souveraine, libre, et qu'elle propose aux nations, une ligne stratégique que nous appliquerons pour nous mêmes. La France sera un pays NON-ALIGNÉ, ni avec les uns, ni avec les autres, souveraine, libre. Le non-alignement est l'avenir du monde.(40:09)


Bien des peuples, bien des nations, suivant les circonstances, suivant la nature des problèmes qui apparaissent, penchent d'un côté, ou bien de l'autre, ou pour une troisième idée. C'est la France qui peut, parce qu'elle une nation militairement indépendante, et si elle ne l'est pas totalement, sous notre autorité, elle le deviendra complètement. La France peut ouvrir ce chemin, aller provoquer l'effet du rassemblement qu'on peut s'attendre à voir émerger dès lors que nous en prendrions la tête, ce qui veut dire que nous n'avons plus à être cette puissance impériale qui intervient ci ou là, ne dit pas toujours exactement dans quel but et peut se retirer du jour au lendemain si le monarque le décide à lui tout seul. Elle peut décider, cette France comme elle est aujourd'hui, qu'elle envoie des militaires sans que vous le sachiez, à la frontière de l'Ukraine. Ils y sont, avec nos armes, notre drapeau, nos avions, notre matériel. (huées) Écoutez, ils font le boulot qu'on leur a demandé de faire. Tout ça, ce sont les éléments qui viennent tous l'un l'autre s'emboîter pour former au total une crise de la civilisation humaine. Je dis bien de la civilisation humaine dans ce qu'elle a de commun : la vie des gens, leurs regroupements, leurs villes, leur villages, leurs consommations élémentaires... une crise de la civilisation humaine au moment où elle est dans un régime politique qui produit ce désordre, un régime économique qui a produit ce chaos.

Et ce régime, à présent, le voici qui est non seulement incapable de se corriger, c'est-à-dire de trouver en lui-même les freins qui le font s'arrêter au moment où il déraille, mais, au contraire, ce système trouve en lui l'énergie de se nourrir des désastres qu'il provoque. Et ceci, qui aurait pu paraître être une accusation exagérée, ou idéologique, il y a encore deux ans, maintenant vous l'avez tous sous les yeux alors que le plus terrible crise sanitaire a dévasté le monde. Et alors que cette crise sanitaire a pour origine un modèle économique, c'est-à-dire celui qui a conduit à déforester pour planter des choses qu'ensuite on va vendre des milliers de kilomètres plus loin. Alors, les virus sont passés ds animaux sauvages aux animaux domestiques eux-mêmes martyrisés et traités comme des choses dans des fermes-usines. Et cela a provoqué ce qu'on appelle les zoonoses, et cela a donné le pandémies que vous venez de vivre. Et il y en aura d'autres d'ailleurs. Il y en a déjà une qui est en cours dans notre pays. C'est la grippe aviaire qui a conduit à l'abattage déjà de plus de trois millions de volailles. Cette pandémie a lieu et tous nous espérons que jamais ce virus ne mute et qu'il passe à l'être humain. Mais nous n'en savons rien. Vous avez tous vu ça. Vous avez vu comme la catastrophe a été produite, comment elle s'est répandue, comment elle a interrompu le système économique mondial qui avait étiré les chaînes d'approvisionnement de tous côtés, si bien qu'ils ont été coupés et que des pénuries d'approvisionnement sont apparues partout. Alors qu'on nous disait qu'avec ce système ce serait toujours la surabondance,

Alors qu'on nous disait qu'avec ce système tout le monde profitera davantage mais vous savez aussi bien que moi, que la pénurie est entrée dans vos familles et dans vos maisons. Alors même que l'accumulation des marchandises et de l'argent continue. Bref vous avez vu ce système se nourrir des désastres qu'il provoque. S'en nourrir au point que la fortune des dix hommes les plus riches du monde a doublé pendant la pandémie. La fortune des milliardaires a plus augmenté pendant la pandémie que pendant les dix années précédentes si l'on en croit le rapport d'OXFAM.

Les milliardaires français, qui sont 109 dorénavant, et ne croyez pas qu'il y en aura toujours plus au point qu'il y en aurait 68 millions. Les milliardaires ont accumulé —les milliardaires français — 236 milliards d'euros, c'est-à-dire, pour vous qui n'avez jamais vu un seul milliard dans votre maison, et qui ne savez pas quelle figure a un milliard, à quoi ça ressemble, eh bien ça ressemble à un million de personnes qui gagnent 2000 € par mois et qui sont payées à ce prix pendant quatre ans... Vous commencez à toucher du doigt que ce qui est accumulé à un endroit n'est pas distribué à l'autre pour que les gens travaillent et que ferait ce million de personnes pendant ces quatre ans ? Eh bien ce qu'on leur demanderait, par exemple soigner, par exemple éduquer, par exemple accompagner les gens qui sont en situation de dépendance. Volà ce qu'on leur demanderait. On ne leur dirait pas "Si vous êtes sages, peut-être que vous irez travailler sur ce chantier naval où nous allon construire un yacht pour Monsieur Jef Bezos qui est tellement grand qu'il faut démonter le pont pour qu'il puisse passer (huées)".

"Vous êtes caricatural Monsieur Mélenchon !"....

Oui, parce que la situation est caricaturale, parce que la vérité est caricaturale. Parce qu'elle est une offense. Le modèle dans lequel nous vivons est devenu un modèle parasitaire. Le capitalisme financier de notre époque est un capitalisme parasitaire. Et c'est ce que je vais d'abord vous montrer pou que vous n'ayez aucun mal à vous dire qu'il faut s'en débarrasser.

Le milliardaire Warren Buffet disait — vous le savez peut-être, peut-être que quelques uns d'entre-vous connaissez cette formule — :

"Il y a une guerre de classe“, dit-il, “c'est un fait“, mais dit Monsieur Buffet, “c'est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et qui est en train de la gagner.“ (huées).

Et comme rien ne les arrête, alors c'est la Terre entière qui est prise dans la circulation de la finance. (46:43)

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