Une tension est apparue dans les relations entre la France et le Mexique suite à l'affaire de Florence Cassez, une Française accusée de complicité dans des enlèvements de citoyens mexicains et dans un meurtre liés au trafic de drogue alors que les preuves de culpabilité et de non-culpabilité ne sont pas évidentes. Il y a certainement eu une imprudence, une certaine inconscience, un manque d'attention, sans doute de la naïveté de la part de Florence qui a eu une relation momentanée avec un narco-trafiquant dont elle ne soupçonnait pas les activités. La justice mexicaine l'a condamnée à 96 ans de prison en première instance puis à 60 en seconde instance. Comme elle est emprisonnée depuis cinq ans à Tepepen, au sud de Mexico, il lui en reste 55 à faire. Comme elle a 36 ans en 2011, elle risque de n'être libérée qu'à 91 ans, en 2066... Cinq ans pour un excès de confiance auraient largement suffi pour lui ouvrir les yeux, comme ceux de jeunes et de moins jeunes qui visitent des pays trop peu connus sans un minimum de prudence. Par conséquent, il serait sage de la relâcher afin de libérer, par la même occasion, la voie à des relations plus constructives entre les deux pays en vue de lutter contre un problème qui les frappe tous les deux.

Alors que les médias mexicains étaient, au début, presque unanimement hostiles à cette jeune femme, il est apparu par la suite que rien ne démontrait clairement sa culpabilité et qu'elle a eu surtout la malchance d'être au mauvais endroit au mauvais moment, de ne pas avoir mesuré un danger réel. Des soutiens lui sont finalement venus de l'Eglise mexicaine et d'un ancien procureur de la justice. Il est certain que le gouvernement mexicain mène un combat extrêment difficile contre le trafic de drogues et que les citoyens sont exaspérés par l'impuissance de l'Etat à les protéger. C'était tentant de faire passer le cas Florence Cassez pour une formidable victoire afin de calmer l'opinion publique.

Comme ministre des Affaires étrangères, Mme Alliot-Marie avait proposé un soutien technique au dictateur tunisien Ben Ali pour l'aider à se débarrasser de la pression populaire au moment où il était sur le point de fuir le pays après l'avoir pillé pendant plus de trente ans. Pourquoi diable n'a-t-elle pas proposé une telle aide, une coopération ou des échanges d'informations au gouvernement mexicain pour l'aider à se dépêtrer du terrible dossier du narcotrafic qui empoisonne la vie du peuple mexicain à tous les niveaux, au point que l'on peut se demander jusqu'à quel point les
narcotrafiquants ne bénéficient pas de soutiens occultes au sein de l'administration, y compris au sein du gouvernement ? Le peuple mexicain souffre énormément de la corruption : Carte mondiale de Transparency International (2008). Tableau : : France 23e rang, indice 6,9, Mexique 72e rang, indice 3,6... L'intérêt de deux peuples, qui souffrent à divers degrés d'une même plaie, est donc dans l'établissement de meilleures relations et non l'inverse. Il est clair qu'aucun peuple au monde ne doit avoir une confiance sans réserve et illimitée en son gouvernement et en ses institutions, y compris en France.

Dans l'affaire de Florence, l'intérêt de la France comme du Mexique, du peuple français comme du peuple mexicain, n'est pas dans une tension des relations alors que les vrais coupables de cette affaire sont peu nombreux et commencent à être mieux identifiés. Des comportements excessifs sont apparus du haut en bas de la hiérarchie sociale en France comme au Mexique. Arrogance, insultes, mépris et exacerbation des passions n'apportent aucune solution mais, au contraire, que des pertes et une complication des problèmes. Parmi les médias mexicains, le quotidien "
El Universal" semble le plus serein et le plus sage dans son éditorial publié le 15 février 2011 sous le titre "Desmesura a la francesa" (Démesure à la française) en admettant cependant que les torts sont partagés. Les deux peuples n'ont pas à faire les frais des excès de leurs dirigeants respectifs : vive l'amitié populaire franco-mexicaine ! Il serait déjà utile que le peuple mexicain sache qu'à peine un Français sur quatre estime le président Sarkozy.

L'idée du boycott des expositions en lien avec 2011, l'année du Mexique en France, serait néfaste de part et d'autre. Gardons-nous d'envenimer les relations avec un peuple qui a déjà eu, dans le passé, des raisons de se méfier de notre pays au temps de la
guerre entre la France et le Mexique, de 1861 à 1867. Le temps est venu de se tourner résolument vers des relations constructives, intellectuellement et moralement enrichissantes de part et d'autre. Mieux vaut tirer parti de ce qui peut être une chance pour de meilleures relations entre les deux peuples. L'exposition sur le Mexique est l'occasion pour qu'ils apprennent à se découvrir et à s'estimer.

Lorsqu'elle était ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement d'Édouard Balladur, de 1993 à 1995, sous la présidence de François Mitterrand, Mme Michèle Alliot-Marie avait fort bien exprimé la vocation du mouvement en faveur de la Langue Internationale, évidemment la plus à même d'illustrer les principes de Liberté, d'Égalité et de Fraternité (la devise de la France) du fait qu'elle n'a pas été véhiculée par des corps expéditionnaires et autres démarches oppressives et sanguinaires : "L'espérantisme a toujours eu pour objectif de rapprocher les hommes par-delà leurs différences raciales, culturelles et linguistiques et j'estime que, dans le monde troublé et dangereux qui est le nôtre, cette philosophie doit plus que jamais prévaloir. L'espéranto, considéré comme langue auxiliaire et respectant les langues et cultures nationales, me paraît avoir fait les preuves de son utilité comme le reconnaissent d'ailleurs de nombreux organismes internationaux."

Lorsque j'ai proposé cette citation d'elle-même parmi d'autres dans la biographie du Dr Zamenhof co-écrite avec René Centassi, ancien rédacteur en chef de l'AFP, sous le titre "
L'homme qui a défié Babel", et publiée en 1995, rééditée en 2001 et en traduction espéranto (2001), coréen et espagnol (2005), lituanien (2006) et tchèque (2007), je n'imaginais pas du tout une telle dérive de sa part lors de la révolution tunisienne.

Dans ce cas, en 2011, il est regrettable qu'elle ait oublié qu'elle était dans le vrai quand elle avait écrit, à propos de l'espéranto, ces paroles pleines de sagesse : "dans le monde troublé et dangereux qui est le nôtre, cette philosophie doit plus que jamais prévaloir".

L'historien et homme politique britannique Lord Acton était dans le vrai lui aussi quand il avait dit : "Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais."

La proposition d'assistance technique et de partage d'un savoir faire en matière de maintien de l'ordre à un régime de pouvoir absolu, le régime absolument corrompu de Ben Ali, est absolument à l'opposé de la philosophie de l'espéranto.

Le site de soutien à Florence Cassez est sur
http://site.cassez.net/



Esperanto en Meksiko

L'espéranto, qui a vu le jour en 1887 à Varsovie, a fait ses premiers pas au Mexique en 1903 grâce à un Français, A. Morin, et un docteur mexicain, A. Vargas.
qui fondèrent la "Sociedad Mexicana Propagadora del Esperanto" puis, en 1904, le journal "Meksika Lumturo
" (Lumturo = phare). Il est donc clair que des relations amicales et constructives entre les deux peuples sont possibles. Un historique plus détaillé apparaît en espéranto dans

Wikipedia

:

Aujourd'hui la diffusion de la langue est assurée par la

Federación Mexicana de Esperanto


Des cours d'espéranto ont lieu depuis plusieurs années à l'Université Nationale Autonome Mexicaine (

UNAM

).
D'autres ont commencé en mars 2010 à la Faculté des langues de l'

Université Autonome de Querétaro

.
Un premier cours d'espéranto s'est achevé le 6 août 2010 à l'Université autonome de Basse Californie (UABC) à la Faculté des langues de Mexicali avec succès pour 10 étudiants. Neuf deviendront traducteurs et un autre professeur de langues lorsqu'il finira ses études universitaires.
Le site d'un autre établissement mexicain, privé, existe en espéranto : la

Teknologia Mezlernejo kaj de Superaj Studoj de Monterrey, Campus Querétaro

(École Technique moyenne et d'études supérieures de Monterrey, Campus Querétaro).

En France, où il y a des chicanes ministérielles à l'enseignement libre de l'espéranto, il n'existe qu'un seul cours au niveau supérieur à l'Université de Mulhouse.
Des entraves à l'enseignement de l'espéranto existaient déjà du côté du gouvernement français en 1922 après la publication d'un rapport favorable publié par la Société des nations :
version en anglais :

Esperanto as an international auxiliary language


version en français :

L'espéranto comme langue auxiliaire internationale
Au début des années 1920, le ministre français de l'instruction publique décréta mêem l'interdiction des locaux scolaires pour les cours d'espéranto. Le régime nazi fit la même chose à partir de la décennie suivante...

Un article traduit automatiquement depuis la version en anglais de Wikipedia sur

Florence Cassez

peut être lu sur WikiTrans.