Sais tu mon Etrangère que la lande courbe le dos

Femme docile et ronde de coteaux.

Les hommes de mon pays se perdent dans ses hanches

Sueur au front , charrue plantée comme un couteau.

Parfois la rive fait le cadeau

D'un soleil nu entre les branches

Et la rumeur du cours d'eau

Mouille mes lèvres de rosée blanche.

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Je voudrais tant que cette terre

Que je caresse par chez moi

S'envole pour te faire

L'amour

Par dessus

Les toits.

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Sais tu, mon Étranger, le désert nous fait des vagues

Ça sent le sable chaud jusqu'au grain de la nuit,

Les hommes du pays voyagent lentement

Et leurs ombres s'allongent sur l'erg qui divague.

Parfois on rêve de pluie

Mes murs de terre font des reflets de lune ,

Mais le craquement du vent

Emporte plus loin le sable de la dune.

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Je voudrais tant que cette terre

Que je caresse par chez moi

S'envole pour te faire

L'amour

Par dessus

Les toits.

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Sais tu mon Étrangère qu'au pied d'un lac de hiboux

C'est la prairie et son vieux chêne

Viril et noble , cloué dans sa châtelaine.

Ils parlent toute la nuit de la Dame blanche aux cheveux roux.

Parfois c'est l'âme qui me rêve

Des nymphes qui habitent mon lieux

Petit pays tout au milieu

D'un monde où ma journée se lève.

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Je voudrais tant que cette terre

Que je caresse par chez moi

S'envole pour te faire

L'amour

Par dessus

Les toits.

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Sais tu mon Étranger , qu'un seul arbre fait une ombre

Longue , tendue au soir comme une paume

Cela est doux pour les hommes.

Qui boivent sa caresse.

Les Djinns ont les yeux verts et la peau sombre

La nuit les pare d'un henné de paresse

Puis l' eau du ciel s'agite en gouttes argentées.

Chaque homme a son étoile .

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Je voudrais tant que cette terre

Que je caresse par chez moi

S'envole pour te faire

L'amour

Par dessus

Les toits.

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