Avec son coeur d'orage

Qui bat de vieilles tempêtes

Ses batailles à la rage

Contre les vents du temps


Contre d'anciens moulins

Où s'écrase le grain

De nos folies d'hier,

De nos passés lointains.


Avec mon coeur de chien

Qui croque la caresse

Et mes maudits bateaux

A charger la détresse


Mes voyages de mots

Quand il faudrait qu'on laisse

Sourire le silence

Entre deux troubles eaux


Avec sa silhouette

De Gitane perdue

Dans le temps qui s'en va

La roulotte des heures


Et la main qui se meurt

A se fermer trop fière

Sur les épines crues

Des roses du chemin.


Avec mes grands départs

Mes retours en fanfare

Mes mains qui font du vent

En brassant des hasards


Avec mon rire entier

qui se donne la peine

De chercher le bonheur

Jusqu'au surlendemain






Avec cette justice

Jusqu'au fond des détresses

Qu'on dirait que ses yeux

Se marquent rouge fer


Et que pleurer supplice

Les chaînes de l'enfer

Gorgent son cou silence

Des larmes qui se taisent.


Avec mes insouciances

Mes crimes de paresse


Avec ses mots cherchés

Dans le piano des jours

Et ses doigts qui soupèsent

La note de l'amour


La musique en cadence

Pour oublier la mort

Et la vie qui balance

Entre ces deux accords.


Nous chercherons toujours

Qu'elle lampe s'est éteinte

Quelle nuit s'est arrêtée

Sur l'étoile défunte


Nous chercherons en vain

A faire de nos tendresses

Le pont qui va et vient

Entre nos deux détresses


Mais nous ne saurons rien

Car la vie est ainsi